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Des marchés désertés par la baisse du pouvoir d’achat

Des marchés désertés par la baisse du pouvoir d’achat

Les scènes autrefois animées des marchés marocains semblent désormais appartenir à un passé révolu. Les mardi, jeudi et samedi, jadis des journées phares pour les marchés à travers le pays, voient aujourd’hui leurs allées se vider de clients, notamment ceux, des plus vulnérables.

Au Maroc, le poids de la cherté de la vie se fait de plus en plus ressentir, plongeant les familles dans une situation d’asphyxie financière. Entre l’inflation galopante, la hausse incessante des prix des denrées de première nécessité, et un contexte international tumultueux, le quotidien des Marocains semble pris dans un cercle vicieux.

Chaque passage dans les marchés ou à la pompe est devenu une épreuve, transformant les simples achats en calculs angoissants. Ce phénomène, véritable indicateur du malaise économique, révèle une triste réalité : l’explosion des prix a fini par éloigner les consommateurs des produits qu’ils ne peuvent plus se permettre.

Face à cette situation, l’État tente de jouer les pompiers en multipliant les mesures d’urgence, mais les défis restent immenses. Les subventions ciblées, l’ajustement des prix de certains produits et l’encadrement du marché suffisent à peine à freiner la vague inflationniste.

Pour beaucoup, la réponse à cette crise ne peut se limiter à des mesures ponctuelles ; il s’agit de repenser toute l’architecture économique du pays, en s’attaquant aux racines profondes des vulnérabilités structurelles.

L’envolée des prix au Maroc : un fardeau qui pèse lourdement sur les ménages
Plusieurs facteurs se conjuguent pour expliquer cette flambée des prix. La sécheresse persistante qui frappe le pays depuis plusieurs années affaiblit la production agricole locale, limitant l’offre et augmentant ainsi les prix des produits alimentaires.

A cela s’ajoutent les répercussions de la crise russo-ukrainienne, qui a perturbé les chaînes d’approvisionnement mondiales, notamment en céréales et en matières premières. Le renchérissement des cours à l’international et la montée en flèche des coûts du fret n’ont fait qu’aggraver la situation, se traduisant par une inflation généralisée.

Les marchés de réapprovisionnement, essentiels pour le rafraîchissement des étals, ne connaissent plus l’effervescence d’autrefois. Les fruits, les légumes, les viandes et d’autres denrées de base, autrefois accessibles, sont devenus des luxes pour une grande partie de la population.

Souks en déclin : un baromètre de la crise
Cette désertification des souks illustre parfaitement l’impact direct de l’inflation sur le quotidien des Marocains. Les commerçants eux-mêmes peinent à écouler leurs marchandises, voyant leurs étals se vider plus lentement que les poches de leurs clients.

Les prix des légumes, autrefois accessibles, se sont envolés. Le kilo de pommes de terre, de courgette ou encore de poivrons et autres, devient un achat réfléchi, parfois sacrifié. Quant aux produits de viande rouge, de poisson et de volaille, ils sont devenus presque inaccessibles pour beaucoup, poussant les familles à revoir leur régime alimentaire.

Ces marchés ou souks, autrefois si vivants et pleins de diversité, semblent désormais tristes, presque vides, à l’image de l’espoir qui se fait rare chez les consommateurs. Le panier de la ménagère est désormais rempli de dilemmes et de renoncements, chaque dirham étant scruté et réparti avec une rigueur inédite.

Les commerçants en première ligne
Pour les commerçants, cette situation est synonyme de pertes. Ils sont pris dans un étau entre la hausse des prix à l’achat et la baisse du pouvoir d’achat de leurs clients. Certains finissent par réduire leur offre ou par abandonner tout simplement leurs étals, incapables de couvrir leurs coûts. Cette crise économique affecte donc l’ensemble de la chaîne commerciale, créant une spirale descendante où chacun est perdant dans ces marchés de dupes.

Bref, les souks, qui, autrefois, étaient l’âme battante des villes et villages marocains, se retrouvent aujourd’hui désertés, victimes collatérales de la crise économique qui sévit. Cette désertification des marchés n’est pas seulement une question de chiffres ou de statistiques : elle est le reflet d’un malaise profond qui ronge la société marocaine, où l’accès aux besoins de base devient un défi quotidien. Pour beaucoup, l’avenir semble aussi incertain que les étals vides de ces marchés jadis si vibrants.

Une inflation aux effets ravageurs
L’inflation au Maroc a atteint des niveaux critiques, et ce phénomène ne touche pas uniquement les classes les plus démunies. Tous les pans de la société sont affectés, même si les répercussions diffèrent selon les revenus.

Les petites classes et moyennes, déjà fragiles, risquent de basculer dans la précarité, tandis que les plus aisés voient leur pouvoir d’achat se contracter. Cette spirale inflationniste n’est pas seulement une question de chiffres ; elle érode la confiance des citoyens envers les institutions et accentue les tensions sociales

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